Jour 5: Landmannalaugar
Parcours du jour:
Hella – Landmannalaugar – Hella – 280km
Logement:
Hotel Hestheimar
10 septembre 2012
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous levons tôt pour parcourir la très longue route vers Landmannalaugar. Cette région n’est pas facile d’accès et nous n’avons pas trop d’hébergement plus près du parc, nous allons donc parcourir une longue route et reprendre la même route pour revenir. Si vous avez l’occasion de loger plus près, faites le car cette route est loin d’être une promenade de santé!
Dès le matin, nous sommes surpris par la violence du vent, la température réelle est d’environ 10°C mais la température ressentie est bien plus basse à cause du vent glacial. Le vent balaie tout sur son passage, parfait pour un petit brushing naturel dès le matin, pensez toutefois à fermer la bouche sous peine d’avaler de la poussière.
Landmannalaugar était une des attractions phare de notre voyage, nous étions impatients d’y être et persuadés de revenir avec un souvenir ineffaçable. Landmannalaugar est effectivement indiscutablement magnifique et nous en avons effectivement gardé un souvenir inoubliable sauf que … ce n’était pas exactement le souvenir auquel on s’attendait!
Nous prenons la route 268 pour remonter vers le nord le plus rapidement possible. On aperçoit assez rapidement le volcan Hekla sur la droite. La visibilité n’est pas excellente mais on devine bien les formes du volcan avec son toit caché par les nuages. La route est assez bonne au départ mais se dégrade assez vite pour se transformer en autoroute de gravier…un concept bien islandais…une route de gravier à deux bandes où les islandais roulent à pleine vitesse en projetant des cailloux dans tous les sens. Heureusement ça ne tourne pas trop, il est possible de rouler à 90 mais c’est chaud car au moindre coup de frein trop brusque, vous êtes hors piste et la tête en bas.
Le vent souffle de plus en plus fort, on le sent hurler sur la carrosserie de la voiture et un filet de poussière circule en permanence au dessus du paysage. Nous prenons la route 26 et ensuite la F26, c’est du gravier mais à ce stade c’est encore praticable avec une voiture normale, c’est après que les choses se gâtent. La route F208 est en très mauvais état et même avec un 4×4 vous allez passer un mauvais moment donc je ne le répéterais jamais assez, n’y allez pas avec une voiture normale!
Nous prenons la F208 pour rentrer dans le parc, changement d’univers, c’est radical. Décor apocalyptique, terre de désolation, complètement sauvage mais absolument magnifique. On se sent tout petit et surtout très très seul, il n’y a absolument personne en vue. Le vent est devenu tellement fort que des cailloux commencent à voler et qu’il faut marcher penché pour espérer avancer. Ici pas question de laisser la moindre ouverture dans les vêtements, le vent s’infiltre et vous projette dans l’autre sens. Mon mètre 94 et mes 100kg ne suffisait pas à affronter le vent!
Au plus nous nous enfonçons vers le sud au plus le vent soulève la cendre et finit par nous envelopper complètement au point de ne plus voir la route. Nous sommes pris dans une tempête de sable et plus moyen de s’échapper. On ne voit presque plus la route, nous sommes dans une espèce de brouillard brunâtre et on voit des cailloux voler et frapper la voiture de tous les côtés. Parfois la vue se dégage et on accélère pour pouvoir avancer et puis 20m plus loin nous sommes à nouveau à l’arrêt. Impossible de sortir de la voiture. Ce cauchemar va durer plus d’une heure et nous arrivons enfin au visitor center de Landmannalaugar.
Le visitor center est désert comme un village fantôme, il y a juste deux employés du parc qui nous accueillent, un peu étonné de voir des touristes. Ils nous déconseillent de nous aventurer dans le parc car les conditions météo ne sont pas bonnes, il faut s’imaginer que c’est un gars en short et sandalettes qui nous dit ça mais bon, c’est un Islandais! Je me contente donc d’explorer les environs immédiates du parking mais je reviens assez vite à la voiture car le vent est de retour et cette fois, avec de la neige!
Résigné, nous décidons de refaire la route dans l’autre sens avec le stress de devoir repasser par une mauvaise route et la tempête de sable. Fort heureusement le vent s’est calmé et nous avons pu rentrer plus ou moins normalement.
Que retenir de cette « aventure » ?
– essayez de loger plus près de Landmannalaugar car la route est longue
– n’essayez pas d’y aller avec une voiture normale
– assurez-vous d’avoir une bonne assurance pour couvrir les dégâts à la voiture
– vérifiez la météo avant de partir